Royaumes dorés
Le luxe et l'héritage de l'Amérique antique
Royaumes dorés
Le luxe et l'héritage de l'Amérique antique
“
Golden Kingdoms présente des exemples époustouflants
d’art précolombien.
— T H E N E W Y O R K T I M E S
“
Golden Kingdoms présente des exemples
époustouflants d’art précolombien.
— T H E N E W Y O R K T I M E S
CI-DESSUS
Avec sa turquoise et ses autres matières précieuses incrustées, ce
bijou d'oreille Moche
(400-700 ap. J.-C.) offre une
représentation détaillée d'un coureur ailé.
New York,
Metropolitan Museum of Art.
CI-DESSUS
Avec sa turquoise et ses autres matières précieuses incrustées, ce
bijou d'oreille Moche
(400-700 ap. J.-C.) offre une
représentation détaillée d'un coureur ailé.
New York,
Metropolitan Museum of Art.
Continuer dans la tradition classique
Dans l'Amérique antique, les matériaux pour les bijoux de luxe
devaient provoquer une réaction intense, sensuelle et conceptuelle,
afin d'emmener ceux qui les portaient et les observaient vers d'autres
dimensions. « En tant que créateur et artiste, cela me touche
personnellement, explique David Yurman. Lorsque j’avais vingt ans et
que je sortais avec Sybil, le Met était pour moi un véritable temple.
Elle étudiait au Hunter College et je l’emmenais de Putnam Valley, où
nous habitions, au centre-ville, puis j'allais au musée pour apprendre
à connaître les secrets de la bijouterie. J’ai commencé comme
ça. »
C'est de cette fascination pour les bijoux antiques qu'est ensuite venue l'envie de transformer les formes historiques en créations contemporaines, une idée concrétisée par le premier bracelet Cable et qui se poursuit à ce jour. Le rôle fondamental qu'a joué le Met pour David et Sybil, ainsi que l’exploration révolutionnaire du luxe, des arts visuels et des femmes de pouvoir de Golden Kingdoms, leur a donné envie de parrainer l'exposition de l'institution new-yorkaise.
Continuer dans la tradition classique
Dans l'Amérique antique, les matériaux pour les bijoux de luxe devaient provoquer une réaction intense, sensuelle et conceptuelle, afin d'emmener ceux qui les portaient et les observaient vers d'autres dimensions. « En tant que créateur et artiste, cela me touche personnellement, explique David Yurman. Lorsque j’avais vingt ans et que je sortais avec Sybil, le Met était pour moi un véritable temple. Elle étudiait au Hunter College et je l’emmenais de Putnam Valley, où nous habitions, au centre-ville, puis j'allais au musée pour apprendre à connaître les secrets de la bijouterie. C'est comme ça que j’ai commencé. »
C'est de la fascination de David pour la bijouterie antique qu'est ensuite venue l'envie de transformer les formes historiques en créations contemporaines, une idée concrétisée par le premier bracelet Cable et qui se poursuit à ce jour. Le rôle fondamental qu'a joué le Met pour David et Sybil, ainsi que l'exploration révolutionnaire du luxe, des arts visuels et des femmes de pouvoir de Golden Kingdoms, leur a donné envie de parrainer l'exposition de l'institution new-yorkaise.
CI-DESSUS
Exemple rare d'orfèvrerie aztèque, ce labret
ou piercing à
lèvre en forme de serpent (1300-1521 ap. J.-C.) est agrémenté d’une
langue mobile
symbolisant l'éloquence de l'empereur. New
York,
Metropolitan Museum of Art.
CI-DESSUS
Exemple rare
d'orfèvrerie aztèque, ce labret
ou piercing à lèvre en forme
de serpent (1300-1521 après J.-C.)
est agrémenté d’une langue
mobile afin symbolisant
l’éloquence de l’empereur. New
York,
Metropolitan Museum of Art.
The Golden Road
Couvrant 2 600 ans et 2 600 miles, cette exposition au Metropolitan Museum of Art de New York suit le parcours artistique de l'or, des terres des Incas à celles des Aztèques. Avec plus de 300 œuvres, dont des pièces récemment découvertes et des chefs-d'œuvre qui n'ont jamais quitté leur pays d'origine auparavant, Golden Kingdoms est une éblouissante célébration de l'art précolombien. Pourtant, l'événement représente bien plus que de simples reliques antiques. Il explore le concept universel qui consiste à produire, au cœur d’un monde éphémère, une incarnation physique de nos croyances.
The Golden Road
Couvrant 2 600 ans et 2 600 miles, cette exposition au Metropolitan Museum of Art de New York suit le parcours artistique de l'or, des terres des Incas à celles des Aztèques. Avec plus de 300 œuvres, dont des pièces récemment découvertes et des chefs-d'œuvre qui n'ont jamais quitté leur pays d'origine auparavant, Golden Kingdoms est une éblouissante célébration de l'art précolombien. Pourtant, l'événement représente bien plus que de simples reliques antiques. Il explore le concept universel qui consiste à produire, au cœur d’un monde éphémère, une incarnation physique de nos croyances.
Regardez David Yurman et la conservatrice Joanne Pillsbury s’entretenir au sujet de Golden Kingdoms
Regardez David Yurman et la conservatrice Joanne Pillsbury s’entretenir au sujet de Golden Kingdoms
Regardez David Yurman et la
conservatrice Joanne Pillsbury
s’entretenir au sujet de
"Golden Kingdoms"
CI-DESSUS
Trouvé dans une sépulture de haut statut social, ce masque funéraire
(900-1100 ap. J.-C.)
est fabriqué en alliage d'or, d'argent et
de cuivre.
New York, Metropolitan Museum of Art.
CI-DESSUS
Trouvé dans une
sépulture de haut statut social, ce masque funéraire (900-1100 ap.
J.-C.)
est fabriqué en alliage d'or, d'argent et de
cuivre.
New York, Metropolitan Museum of Art.
Dons des dieux
En Amérique antique, les métaux
précieux n'étaient pas utilisés pour fabriquer de la monnaie ou des
armes. Ils étaient habités d’un pouvoir divin : l'or était associé
au soleil et à l'homme, et l'argent à la lune et à la femme.
L'orfèvrerie a probablement démarré en Amérique du Sud (vers 2 000
av. J.-C.) avec le repoussé, une technique consistant à marteler des
feuilles de métal par l'arrière, produisant ainsi un relief subtil.
L'orfèvrerie s'est alors lentement répandue vers le nord, depuis les
Andes jusqu'à ce qui est aujourd'hui le Mexique.
Au
début du premier millénaire, les orfèvres précolombiens ont maîtrisé
des techniques visant à combiner de l'or et de l'argent,
représentant ainsi l'union du masculin et du féminin. La fusion des
matériaux a beaucoup plu à David Yurman, et les bijoux composés de
différents métaux constituent la pierre angulaire de son travail de joaillerie.
Dons des dieux
En
Amérique antique, les métaux précieux n'étaient pas utilisés pour
fabriquer de la monnaie ou des armes. Ils étaient habités par un
pouvoir divin : l'or était associé au soleil et à l'homme, et
l'argent à la lune et à la femme. L'orfèvrerie a probablement
démarré en Amérique du Sud (vers 2 000 av. J.-C.) avec le repoussé,
une technique consistant à marteler des feuilles de métal par
l'arrière, produisant ainsi un relief subtil. L'orfèvrerie s'est
alors lentement répandue vers le nord, depuis les Andes jusqu'à ce
qui est aujourd'hui le Mexique.
Au début du premier
millénaire, les orfèvres précolombiens ont maîtrisé des techniques
visant à combiner de l'or et de l'argent, représentant ainsi l'union
du masculin et du féminin. La fusion des matériaux a beaucoup plu à
David Yurman, et les bijoux composés de différents métaux
constituent la pierre angulaire de son travail de joaillerie.
CI-DESSUS
Un couteau de cérémonie pré-inca (900-1100 ap. J.-C.)
représentant un dieu en or avec des turquoises sur sa coiffe.
New York, Metropolitan Museum of Art.
CI-DESSUS
Un couteau de cérémonie
pré-inca (900-1100 ap. J.-C.)
représentant un dieu en or avec
des turquoises sur sa coiffe.
New York, Metropolitan Museum
of Art.
Femmes de pouvoir
Le rôle important des femmes dans
ces sociétés, une découverte archéologique récente, est l'un des
autres éléments de l'exposition ayant inspiré David Yurman.
Certaines des créations les plus spectaculaires illustrent le
pouvoir et l'importance des reines et des prêtresses, ce qui apporte
une nouvelle perspective sur la conception du genre dans l'Amérique
antique.
Ces œuvres complexes, richement décorées, révélaient également un symbolisme qui utilisait le corps comme toile de fond. Les bijoux qui attiraient l'attention sur la bouche de la personne qui les portait illustraient son éloquence. Les bijoux d'oreilles élaborés indiquaient l’appartenance à la noblesse. Lorsque les Espagnols sont arrivés en Amérique, ils identifiaient les classes dirigeantes à leurs lobes d’oreille allongés par de pesants bijoux d’une beauté spectaculaire.
Femmes de pouvoir
Le
rôle important des femmes dans ces sociétés, une découverte
archéologique récente, est l'un des autres éléments de l'exposition
ayant inspiré David Yurman. Certaines des créations les plus
spectaculaires illustrent le pouvoir et l'importance des reines et
des prêtresses, ce qui apporte une nouvelle perspective sur la
conception du genre dans l'Amérique antique.
Ces œuvres complexes, richement décorées, révélaient également un symbolisme qui utilisait le corps comme toile de fond. Les bijoux qui attiraient l'attention sur la bouche de la personne qui les portait illustraient son éloquence. Les bijoux d'oreilles élaborés indiquaient l’appartenance à la noblesse. Lorsque les Espagnols sont arrivés en Amérique, ils identifiaient les classes dirigeantes à leurs lobes d’oreille allongés par de pesants bijoux d’une beauté spectaculaire.
“
Ces
objets exquis étaient le principal
moyen de transmettre des
idées
entre les régions et les époques.
— J O A N N E P I L L S B U R
Y,
CURATRICE
“
Ces objets exquis étaient le principal moyen de transmettre des idées entre les régions et les époques.
— J O A N N E P I L L S B U R Y,
CURATRICE
Un patrimoine rare
« Ces
œuvres faisaient partie des travaux les plus importants de leur
époque et le fait qu'ils aient survécu est extrêmement rare, déclare
Joanne Pillsbury, curatrice de l'exposition. L'or, une matière
exceptionnellement malléable, était immédiatement fondu, dès le
début de la colonisation », explique-t-elle.
Certaines œuvres époustouflantes d'art précolombien ont heureusement survécu, comme un ensemble d'ornements en or pillés, redécouvert dans une épave espagnole, provoquant une réaction similaire à celle d'autrefois. L'artiste de la Renaissance, Albrecht Dürer, décrivait ainsi les trésors de l'empereur aztèque Montezuma : « De toute ma vie, je n'ai jamais rien vu qui ait autant réjouit mon cœur. Car j'ai pu admirer des objets exceptionnels et m'émerveiller à l'ingéniosité subtile de l'homme de ces terres lointaines. "
Un patrimoine rare
« Ces œuvres faisaient partie des travaux
les plus importants de leur époque et le fait qu'ils aient survécu est
extrêmement rare, déclare Joanne Pillsbury, curatrice de l'exposition.
L'or, une matière exceptionnellement malléable, était immédiatement
fondu, dès le début de la colonisation », explique-t-elle.
Certaines œuvres époustouflantes d'art précolombien ont
heureusement survécu, comme un ensemble d'ornements en or pillés,
redécouvert dans une épave espagnole, provoquant une réaction
similaire à celle d'autrefois. L'artiste de la Renaissance, Albrecht
Dürer, décrivait ainsi les trésors de l'empereur aztèque Montezuma : «
De toute ma vie, je n'ai jamais rien vu qui ait autant réjouit mon
cœur. Car j'ai pu admirer des objets exceptionnels et m'émerveiller à
l'ingéniosité subtile de l'homme de ces terres lointaines."